10 CONSEILS POUR NE PAS SE VAUTRER EN RANDONNéE

Il existe trois types de randonneurs. Les premiers, qui ont la marche improvisée et insouciante, partent bien souvent la fleur au fusil à leurs risques et périls malgré l’expérience. Les deuxièmes, ultraprévoyants et suréquipés, ne lésinent pas sur les précautions bien des heures avant de partir en randonnée. Entre les deux, des hordes de marcheurs plus ou moins chevronnés oscillent entre prudence et légèreté – et parfois jusqu’à l’inconscience – sur les sentiers hexagonaux et en dehors. Cela peut virer au cauchemar voire terminer en drame, comme le général Georgelin mort d’une chute depuis un sommet des Pyrénées. Récemment, à Madère, les corps d’un couple de randonneurs français, porté disparu depuis la mi-mars, auraient été retrouvés sur un chemin non loin de leur location de vacances.

Alors, autant suivre quelques préceptes, aussi distillés par la Fédération française de randonnée (FFR), avant de s’élancer sur les chemins balisés.

1. Faire l’état des lieux des envies et des capacités de chacun. C’est un peu la première salve de questions à se poser, surtout lorsqu’on part en groupe : qui a envie de marcher, combien de temps, selon quel niveau de difficulté, selon quel pourcentage de dénivelé et à quel rythme ? Si les aptitudes de marche du groupe sont trop disparates, mieux vaut adapter la randonnée au niveau des débutants ou des néophytes, surtout si ce sont des enfants. Quitte à revoir les ambitions à la hausse en cours de route.

2. Préparer l’itinéraire. Une randonnée, qu’elle soit d’une heure, quatre heures ou trois jours, ça s’organise. Et, en premier lieu, son itinéraire. Pour cela, les outils sont légion : brochures d’office du tourisme, topoguides de la FFR, cartes IGN à l’ancienne, cartes à télécharger en pdf, applications avec localisation GPS, etc. Il est aussi impératif de connaître la durée approximative de la marche, son dénivelé, les éventuels points d’accès (en voiture ou en transports en commun) et de ravitaillement. Tout en prévoyant large. Et en cas de rando en solitaire, il est aussi conseillé de prévenir ses proches de ses intentions, du tracé de la marche et d’une date de retour. Histoire que les secours soient prévenus plus rapidement si besoin.

3. Réserver à l’avance. A la belle saison, les grands chemins pédestres, ou GR, sont désormais très empruntés. Et notamment, par les randonneurs itinérants. Si certains préfèrent bivouaquer, lorsque l’installation d’une tente est autorisée par la réglementation à certaines heures de la journée – notamment dans les parcs nationaux et régionaux –, d’autres préfèrent le confort d’un gîte d’étape, d’une maison d’hôte ou d’un refuge de montagne. Ce qui permet au passage d’alléger son sac à dos. Dans ce cas précis, mieux vaut réserver à l’avance l’hébergement à la nuitée. Ou s’informer des places restantes plusieurs mois à l’avance.

4. Adapter son équipement. Là encore, tout dépend du type de randonnée. Une paire de baskets peut amplement suffire en plaine aux beaux jours. Des chaussures adaptées aux sentiers escarpés, donc montantes, amortissantes et avec une bonne adhérence, sont plus que nécessaires en montagne. Il est en revanche primordial d’avoir le minimum vital dans son sac à dos, y compris lors d’une petite marche. Un chapeau pour se protéger du soleil, une boussole, une carte, une mini-trousse à pharmacie, une couverture de survie, un coupe-vent et un téléphone chargé. Et, en plus d’un éventuel pique-nique, ne jamais oublier un encas qui redonne des forces (fruits, fruits secs, barres de céréales, energy balls).

5. Ne pas trop se fier à la météo apparente. La météo, qu’il est indispensable de consulter avant d’attaquer, n’est pas une science exacte et c’est encore plus vrai en montagne ou en bord de mer, où les conditions climatiques peuvent évoluer rapidement. Une randonneur prévoyant anticipe donc le risque de vent, de pluie, de froid ou d’orage en prenant avec lui le cas échéant de quoi se couvrir ou se protéger. Et n’hésite pas à renoncer si le temps se gâte.

6. Prévoir suffisamment d’eau. La marche à pied, c’est du sport. Et à l’instar de toute activité physique, elle demande une bonne hydratation. Il est recommandé de prévoir un demi-litre d’eau par heure de randonnée par personne, histoire de compenser les pertes liées à l’effort en plus des besoins courants. Des quantités à revoir à la hausse en raison des fortes chaleurs et de l’intensité de la marche. L’on peut aussi se renseigner sur la présence de points d’eau potable sur le chemin car il est souvent difficile de trimballer plus de trois ou quatre gourdes pour sa seule consommation personnelle. Astuce : les fruits et légumes participent aussi à l’hydratation rappelle la FFR.

7. Ne pas s’éloigner des chemins balisés. La France compte plus 215 000 kilomètres de sentiers marqués de repères blanc et rouge, jeune et rouge ou jaune, mis en place par la FFR. Et ces balises servent bien à quelque chose : ne pas se perdre et arriver à bon port. Autre point de référence, notamment en montagne pour les habitués : les petits tas de roches, aussi appelés cairns qui accompagnent le tracé, notamment non balisé. En cas de doute, il est toujours possible de demander son chemin au premier passant.

8. Ne pas surestimer ses forces. Un coup de mou ? Une blessure handicapante ? Une ascension qui s’avère trop délicate ? Si une balade vous paraît insurmontable, ne persévérez pas trop, même si vous êtes un grand marcheur. Il est préférable de revoir ses ambitions en fonction de ses capacités du jour et de l’état de fatigue. Histoire de ne pas pourrir la fin de son séjour et celui des autres.

9. Ne pas approcher les animaux. Bien souvent, la nature offre aux randonneurs ses plus beaux spectacles : la fuite d’un chevreuil à travers champs, l’envol d’un tétras lyre dans les forêts alpines, le sifflement des marmottes dans un pierrier. Et, comme pour les bonbons, mieux vaut toucher avec les yeux. C’est mieux pour les animaux, aussi bien les sauvages que les domestiques qui seront moins dérangés, et pour les humains qui s’épargnent ainsi tout contact avec un pathogène ou tout accident douloureux (morsures, attaques, etc).

10. Respecter les consignes. Sur les chemins, de nombreux panneaux préviennent des dangers potentiels. Risque de chutes de pierre aux abords des falaises normandes, proximité d’un ravin ou d’un précipice, présence de chiens de berger dans les estives, etc. Mieux vaut suivre les consignes pour ne pas le cas échéant mobiliser les secours et de se retrouver à l’hôpital.

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